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11 novembre 2024Ou l’IE, compétence clé pour le monde de demain
Aie Aie Aie : AI (IA, Intelligence Artificielle) ou IE (intelligence émotionnelle) ?
Les deux ! répond notre futur. Mais pourquoi l’IE est si importante pour nos sociétés à venir ? Quel lien entre IE et créativité, IE et IC (intelligence collective, l’intelligence de co-construction) ?
L’intelligence Artificielle déboule dans nos vies et crée beaucoup de suspicion. Son utilisation nous permet d’appréhender rapidement les contours d’un sujet, de créer des images (le logo de notre Collectif-Ariane), … Il va nous falloir du temps pour dompter ses capacités.
L’Intelligence Emotionnelle fait partie de notre existence depuis l’origine et il a fallu attendre 1964 pour que le terme apparaisse dans nos vies et attendre 1995 pour qu’elle fasse l’objet du best-seller de Daniel Goleman : « l’intelligence émotionnelle au travail ». Et nous sommes loin de la maîtriser.
Je voudrais dans cet article partager pourquoi j’apporte autant d’importance à la « stabilité émotionnelle » dans le monde du travail et son lien avec la créativité, avec la capacité à trouver des solutions avec les autres dans un monde complexe en perpétuelle évolution. L’intelligence émotionnelle trouve sa source dans la capacité de tout un chacun à détecter ses émotions, celles des autres. Ces émotions ne sont que des messagers qui nous informent de notre environnement comme nous le montre cette illustration issue des bandes dessinées de Art-Mella« Emotions : Enquête et mode d’emploi ».
La difficulté qu’a l’être humain est son habitude à transformer cette émotion en jugements. Pour avancer rapidement dans cet article et éviter d’y passer deux jours (formation « S’affirmer et favoriser la coopération »), disons que l’être humain est doté d’une formidable capacité de créativité destructrice et transforme ses émotions en interprétations et en jugements que nous appellerons cogitations :
Ces cogitations prennent la forme d’auto-jugements (Je suis nul.le. ; je n’y comprends rien) ou de jugements (il/elle est fainéant.te ; il/elle ne comprend rien).
Ce mode de fonctionnement est une forme d’automatisme chez chacun d’entre nous et répond à un besoin de cohérence : l’émotion m’informe qu’il y a un écart et comme je ne le comprends pas, j’émets un jugement qui me permet d’avoir rapidement une cohérence sur la situation. Cependant, ce mode automatique nous bloque, bloque toute forme de questionnement, d’intérêt pour soi, pour l’autre.
Cette cohérence est bien souvent opposée à ce dont les personnes ont besoin. Par exemple, une personne qui vous dit sous l’effet de la colère « si c’est comme cela, je quitte l’entreprise » vous dit en fait qu’elle aimerait rester. Une des composantes majeure de l’IE est de pouvoir « transformer rapidement » ses émotions en besoins, de résister à son « Hollywood mental », pour retrouver son questionnement d’enfant et prendre la responsabilité de ses émotions :
Quelle est mon émotion de l’instant ?
Quelle est la situation ?
De quoi ai-je besoin dans cette situation ?
Ce qui est magique est qu’une fois les besoins identifiés, l’émotion disparait (« elle a fait son job ») et notre capacité créative retrouve ses pleins pouvoirs.
Nous pouvons alors confronter, dans le cadre d’un objectif commun, les écarts qui séparent nos besoins et créer ensemble des solutions plutôt que d’imposer à l’autre nos solutions qui peuvent être en opposition aux besoins de nos interlocuteurs.
Ce mode de fonctionnement permet l’émergence de solutions créatives à valeurs ajoutées plutôt que d’opposer (bien souvent par mail) nos cogitations destructrices et permet de retrouver la joie intense de la coopération.
Pour prendre un exemple concret, qui est un challenge pour nos entreprises d’aujourd’hui, considérons la capacité à coopérer et à créer de la valeur entre les différents métiers. Les métiers sont bien souvent séparés par des indicateurs de performance les opposant. Cette opposition va faire naître des cogitations (le BE est toujours en retard ; les commerciaux ont encore vendu n’importe quoi ; la direction a pris des décisions idiotes, …) et va séparer les métiers. Or, ces métiers sont soumis à de plus en plus de situations où ils doivent trouver des solutions ensemble pour répondre à un environnement de plus en plus complexe et incertain. Développer son IE, c’est développer ici sa capacité à « transformer » ses émotions en besoins et à partager dans le calme ses besoins (qui sont une forme de fragilité : cf Oser la vulnérabilité pour avancer en collectif) pour ensuite faire émerger des solutions riches et originales. Ces solutions émergent grâce à la capacité de tout à chacun d’accéder à la sérénité émotionnelle.
A travers cet article, j’ai partagé en quoi l’IE est une compétence essentielle pour l’avenir. Elle est la clé de voute de notre capacité à créer en collectif, à s’adapter à un monde en mouvement et à faire jaillir le plaisir au travail.
Et pour faire le lien avec l’IA… L’IA, pour l’instant, nous permet de gagner un temps fou en partageant un état de connaissance sur un sujet donné. En revanche :
- La créativité reste l’apanage de l’opposition constructive de nos besoins et de nos paradoxes : le ET au lieu du OU
- L’utilisation réfléchie de nos technologies et nos prises de décisions éthiques nous sont propres, et sont en lien direct avec la confrontation à nos valeurs et nos missions.
Pour aller plus loin :
- S’affirmer et favoriser la coopération
- Développer vos compétences relationnelles en situation tendue
- Manageur accompagnateur : porter le sens et faciliter la performance
- L’intelligence émotionnelle au travail
- Emotions : Enquête et mode d’emploi
- Oser la vulnérabilité pour avancer en collectif
Marc Vilcot : J’ai vécu 17 années enrichissantes de vente et management dans l’industrie. De formation technique (Grenoble INP 89), mes préférences créatives et relationnelles m’ont vite orienté vers des activités commerciales et marketing : directeur commercial (1997-2007). En 2008, je me suis investi dans la formation et l’accompagnement, poursuivant ainsi, dans des contextes variés, le développement de la performance par « le travailler ensemble ».
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